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Communiquer pour co-naître
Article paru dans Non-Violence Actualités. Je dois reconnaître que mon expérience de formateur en relations humaines ne m’évite pas de me trouver quelquefois en difficulté dans ce domaine. Peut-être avez-vous fait la même observation : le fait de connaître ou même de transmettre des techniques de communication n’est pas toujours suffisant pour éliminer la violence de nos relations et résoudre positivement tous les conflits ? Alors, faut-il changer de métier (pour les formateurs) ? Se juger sévèrement ? Dénigrer les techniques ? QUAND "ça ne marche pas " ! Vous avez sans doute entendu parler de différentes méthodes comme, par exemple, la CNV de M. Rosenberg ou la méthode ESPERE de J. Salomé. Toutes ces techniques et bien d’autres encore, visent à nous aider à améliorer les deux visages de la relation : savoir comment mieux exprimer nos sentiments sans juger et comment aider l’autre à "mettre des mots sur ses maux". La pratique nous amène très vite à comprendre qu’elles ne sont pas des recettes magiques. PAS LE MEME CADRE DE REFERENCE Claire est professeur : quand elle parle de respect elle a l’impression qu’elle ne parle pas la même langue qu’une partie de ses élèves : elle attend d’eux qu’ils ne mettent pas en cause sa pédagogie, qu’ils ne prennent pas la parole sans autorisation, ne se "traitent" pas ; leur conception du respect est très différente : ils disent qu’ils l’aiment bien comme prof, qu’il n’y a pas de problème mais qu’elle leur prend la tête avec son respect. Claire ressent pour sa part un fort sentiment de frustration et d’impuissance. DES BLESSURES ANCIENNES Il m’est arrivé de dire sincèrement ce que je ressentais, convaincu de ne pas avoir porté de jugement sur l’autre - ni verbalement, ni par mon attitude - et de voir mon partenaire réagir, se sentir visé, blessé. Il percevait de la violence là où j’avais mis tout mon cœur et mon savoir pour l’éviter. UNE DEMARCHE NOUVELLE : TRANSFORMER LA VIOLENCE Dans ces exemples les personnes impliquées se sont senties impuissantes, comme enfermées dans une impasse. Elles ne pouvaient poursuivre la même stratégie même si dans d’autres circonstances, celle-ci s’était montrée pertinente. Quand nous sommes confrontés à ce type de situation, nous sommes renvoyés à nous-mêmes sans l’appui du repère extérieur que pouvait être la "méthode". Ces moments sont précieux et... si inconfortables. Habituellement nous nous empressons de les fuir. DU COURAGE, DU TEMPS, DE l’ENTRAINEMENT La curiosité envers ce lieu inconfortable, où la communication se bloque, révèle la nature de notre monde émotionnel et peut permettre de recontacter une capacité de bienveillance, toujours présente au fond de nous mais souvent en sommeil. Cette capacité de bienveillance prend parfois la forme de "valeurs" : Le sens que nous donnons à notre vie, nos valeurs, résident là. Il s’agit de consentir à s’intéresser à ces instants privilégiés et douloureux, quand, à l’intérieur de nous-mêmes, se trouvent face à face le bourreau, la victime et le juge coexistant avec une grande trouille. Si nous acceptons la confrontation, une confiance en nous, dans les autres et dans la vie elle-même pourra naître. LES TECHNIQUES NOUS GUIDENT VERS NOTRE PROFONDEUR Les techniques nous guident vers nous-mêmes. Elles sont un support efficace pour nous aider à nous connaître mieux. Chaque fois que nous ne pouvons pas les appliquer, parce que c’est trop dur, parce que nous oublions tout au moment où le conflit se noue, parce que quelque chose bloque, nous sommes tentés de nous en sortir en accusant quelqu’un ou quelque chose. Nous pouvons aussi nous exercer à naître à nous-mêmes, développer une bienveillance et un non-jugement sur nous-mêmes.C’est la condition de la transformation de la violence. Naître à l’autre dans sa spécificité avec son histoire et sa souffrance. Naître à la situation et la voir dans son ensemble comme un système avec ses zones claires et ces zones d’ombres dans lequel nous gardons la liberté de choix. Co-naître pour vivre un espace de liberté dans lequel les techniques n’ont plus d’importance. Un espace ou les mots clés sont bienveillance et confiance envers soi, envers l’autre, envers la vie. JEAN-JACQUES SAMUEL Jean-Jacques SAMUEL anime des stages "transformer la violence " qui proposent une démarche de connaissance de soi à travers notre monde émotionnel. Il organise aussi des formations à la prévention des violences à la demande d’institutions diverses : gendarmerie, secteur hospitalier, socio-éducatif, scolaire et social. |
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